Page:Vuillaume - Mes cahiers rouges, souvenirs de la Commune.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le bassin hoiiiller du Donetz, pour une Société de dyna- mite, et, rentré détînitivement à Paris, en 1887, devint le secrétaire de rédaction de Clemenceau , à la Justice.

Il n'a pas quitté la presse depuis. Il collabore au Radical, et c'est à l'Aurore, l'année dernière, qu'il commémorait chaque anniversaire du Siège et de la Comramie, par des chroniques dont on retrouvera la substance dans les pages qui suivent, (i)

Il y a longtemps que j'insistais auprès de Maxime Vuillaimie pour qu'il réunît et complétât ses souvenirs d'un témoin militant de la Commune. J'insistais depuis que j'avais lu l'épisode de la cour martiale, cette émou- vante déposition d'un condamné qui vit la mort d'aussi près que Dostoïewsky, mais commua lui-même, par l'évasion, sa peine en celle de dix années d'exil. Et j'in- sistais encore quand Un peu de vérité sur la mort des otages m'eut confirmé dans l'estime que j'avais pour un narrateur sobre, méticuleux et véridique autant qu'his- torien peut l'être.

Mais Vuillaume n'était pas pressé. J'avais beau lui dire, m'obstinant : « Dépêchez-vous... Le temps passe... Ceux qui furent acteurs dans la tragédie populaire de 187 1, disparaissent chaque jour. J'aui'ai connu les der- niers. Eux partis, qui voulez-vous que nous interrogions sur cette secousse sociale, sur ce tremblement de peuple? Des ouvriers m'ont fait leurs confidences, écrites ou vei-bales; je voudrais maintenant recueillir celles d'un jeune fils de famille, frais émoulu, comme


(i) De Maxime Vuillaume, en outre, une brochure L'horloffc et les cloches de la Bastille, Tours, 1896.