Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/217

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fragment des Nibelungen, de Tristan, des Maîtres-Chanteurs, apparemment parce que c’était moi qui dirigeais. Aussi je me dis, quand je me mets à réfléchir sur la façon de pouvoir me gagner mes contemporains, qu’il faut voyager et donner des concerts. Probablement j’aurai recours à cette ressource. Seulement, ce qui est pire, c’est que je ne supporte pas cela souvent et longtemps. Je me surmène outre mesure à ces exécutions et répétitions. Cependant, je veux essayer. Peut-être que vous m’arrangerez, si je vous en prie, l’une de ces « exécutions de fragments » à Zurich ; seulement cela pourrait être difficile là-bas, car ma pauvre personne a besoin de nombreuses autres personnes pour produire un effet personnel. Mais, peu importe, vous apprendrez bientôt que je donne, de nouveau, des concerts quelque part : les uns diront : « Ah ! il veut faire de l’argent ! » ; de très rares, peut-être : « On prétend — qu’il veut mourir ! »

Il se peut, cependant, que tout finisse bien encore, et que mon « Asile » (le quantième !) me vienne à propos, un jour : la lampe brûle encore, le portefeuille se remplit, et un service à thé (mon ancien, je ne puis plus mettre la main dessus) me réconforte agréablement. Dieu ! Tout est possible et, quoique j’éprouve toujours des douleurs dans mon corps aux nerfs torturés, mon médecin me rit au nez, quand je lui demande si cela n’aboutira