Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/14

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à la grande fenêtre, d’où j’ai une vue splendide sur le lac et sur les Alpes ; j’ai le calme complet, la tranquillité parfaite. Un joli jardin qui a déjà très bonne tournure me donne assez d’espace pour de petites promenades et m’offre de gentils lieux de repos ; en même temps il fournit à ma femme des occupations très agréables et l’empêche de se faire des idées noires à mon sujet ; surtout un potager assez grand est l’objet de sa plus tendre sollicitude. Tu le vois, nous avons trouvé un lieu charmant pour notre ermitage et quand je songe combien je désirais depuis longtemps un asile pareil et combien j’ai eu de peine à me créer la possibilité de réaliser mon rêve, je ne puis m’empêcher de reconnaître en ce bon Wesendonk un de mes plus grands bienfaiteurs » (8 Mai 1857). Et quand, bientôt après, les Wesendonk s’installent à leur tour dans leur nouvelle habitation, les plus charmantes relations de voisinage s’établissent entre l’Asile et la Villa : « Ce fut, écrit un témoin de ces jours de bonheur, une époque de vraie félicité pour ceux qui se réunissaient dans la belle Villa de la « Colline verte ». La richesse, le goût et l’élégance y embellissaient la vie. Le maître de la maison était à même d’aider efficacement toute entreprise qui l’intéressait, et admirait du fond du cœur l’homme extraordinaire que la destinée avait rapproché de lui. La maîtresse de la

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