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62.

Venise, 10 Mars 59.
Ma chère Myrrha,[1]

C’était une bien belle lettre, réellement écrite à la main, celle que tu m’as envoyée ! Quiconque se refuse à le croire, vienne donc voir ! Mon enfant, je ne puis pas écrire aussi bien, étant déjà trop âgé ! Si donc il y a dans ma réponse quelque chose que tu ne comprennes pas, demande l’explication à maman ; elle t’a appris à si bien écrire, elle pourra donc aussi t’aider pour la lecture. Je sais pourtant qu’il y a beaucoup de choses que tu pourrais lire sans l’intervention de maman ; je n’en doute pas un instant. Mais lire une lettre de moi sera d’autant plus difficile, que je n’ai jamais enseigné l’écriture à une Myrrha. Ainsi je me suis habitué à écrire à ma manière, laquelle te paraîtra quelque peu difficile à déchiffrer. Mais maman t’aidera.

Maintenant je te remercie beaucoup, ma chère Myrrha et c’était bien de ta part, de ne pas avoir douté que j’aie pleuré avec toi à cause de la mort du cher Guido. Quand tu iras lui porter de nouvelles fleurs salue-le pour moi aussi ! J’ai été heureux d’apprendre que Karl grandit tellement. Qu’il n’ait pas la même

  1. Fille de Madame Wesendonk, née à Zurich, le 7 Août 1851 ; épousa plus tard le baron de Bissing ; décéda le 20 Juillet 1888, à Munich.
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