Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/214

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Et, à part cela, comment va-t-on ? Est-ce que Myrrha a pu déchiffrer ma dépêche d’hier ? Je l’avais écrite le mieux que je pouvais. Mais l’écriture de Myki[1] devient toujours plus belle ; si elle continue de la sorte, un jour elle écrira tout comme sa maman: il est vrai qu’après cela il est impossible de faire mieux !

À part vous, Liszt aussi m’a félicité, et cela télégraphiquement, lequel j’ai tout de suite remercié par télégraphe également. Ensuite j’eus une désillusion : j’espérais, vous le savez, que Karl Ritter[2] n’oublierait certes point de me féliciter ce jour-là ; j’aurais eu ainsi des nouvelles de ce disparu. Mais rien n’est arrivé, ce qui m’inquiète beaucoup. Sans doute il ne veut pas me compromettre à l’égard de sa famille. J’eus plus de chance avec Madame Ritter (mère), de qui j’ai trouvé une lettre au retour de ma dernière absence, me prouvant que j’étais parvenu à lui faire comprendre les choses pour peu que ce soit, et à la rassurer donc par cela-même. C’est étrange : à certaines allusions de ma part elle répond « le brave Karl agit souvent avec trop d’irréflexion ; lorsqu’il se décida à poser l’un des actes les plus importants de son existence, toutes mes supplications de prendre le temps nécessaire, de ne point se lier si vite par une promesse restèrent vaines. » Ô Destinée !

  1. Myrrha.
  2. Voir Glasenapp, II, 2, 208/9.
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