Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/229

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sujet soit traité clairement et distinctement : telle est, en effet, la caractéristique de mon art à moi. Et je me vouerais encore à pareil travail ? Dieu m’en garde ! Aujourd’hui je renonce à ce projet insensé ; que Geibel[1] fasse cela et que Liszt écrive la musique ! Quand ma vieille amie Brünnhilde se précipitera dans le feu, je ferai de même, avec l’espoir d’une fin bienheureuse ! Voilà ! Amen ! Le Graal m’a fait faire pas mal de chemin ! Considérez ceci comme une conférence pour laquelle vous n’aurez pas besoin d’aller à l’hôtel de ville de Zurich ! Vous n’aurez pas plus aujourd’hui, malgré ce dernier envoi d’excellents « zwieback » ! Je veux tâcher de faire encore un peu de musique. Adieu ! Songez à la Pentecôte et n’oubliez pas les promenades matinales au jardin. Mille salutations.

Votre
R. W.



76.

Lucerne, 3 Juin 59.
Mon amie,

Il me semble que je ne trouverai pas la situation d’esprit convenable pour nous procurer — à vous et à moi — de la satisfaction, dimanche prochain, chez les Wille. Je joins donc à la présente quelques lignes d’excuse,

  1. Poëte allemand.
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