Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/249

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fois, j’aurai à vous raconter beaucoup d’histoires de ma jeunesse. Je ne les lâcherai que lorsque nous serons ensemble. Jusqu’à cette date ayez tous bon courage ; louez la Suprême Perfection, et aimez un peu mon

Insignifiance.



83.

[Juillet 1859.]
Chère enfant,

Les choses ne peuvent avoir été pires à Solferino, que pour mon travail en ce moment ; tandis que là-bas cesse le carnage, moi je continue ; je déblaie furieusement. Aujourd’hui j’ai également occis Mélot et Kurwenal. Arrivez donc si vous voulez encore voir le champ de bataille avant que les morts soient enterrés !

Mille amitiés !

Votre
R. W.



84.

Lucerne, 24 Juillet 59.

J’ai lu le beau conte de fée à l’Érard : il me témoigna, en résonnant deux fois plus splendidement, qu’il l’avait bien compris.

Le même jour vous avez reçu mes études.[1] C’était une métamorphose ! Je suis actuellement très passionné pour le travail, et considère avoir remporté une victoire morale sur moi-même

  1. Pour Tristan.
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