Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/253

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et qu’on refuse de rectifier, n’a d’égale que cette autre indignation, à savoir comment je puis encore m’irriter de pareilles sornettes ! D’ailleurs il m’est arrivé fréquemment encore de m’emporter, et je me persuadai donc dernièrement de ne pas vous écrire, pour vous laisser tranquille. Je puis toujours vous dire ceci : c’est que je quitterai la Suisse avec un grand, presque solennel regret. Mais que la volonté du Destin s’accomplisse : j’ai passé par suffisamment d’expériences maintenant, pour avoir la vie derrière moi ; je ne veux plus y mettre l’ordre ou y préparer quoi que ce soit : cela n’a plus de sens.

Mais, encore trois jours et Tristan et Isolde sera terminé. Que vouloir de plus ?

À la toute petite étudiante mille remerciements pour ses charmantes idées. Un jour cela lui fera du bien de se remémorer son enfantine horticulture ! —

Adieu et saluez de tout cœur Wesendonk. À moins que vous ne vouliez brusquement me tourner le dos, j’espère vous voir samedi.

Votre
R. W.



86.

Lucerne, 8 Août 59.

J’ai maintenant, distrait que je suis, oublié une prière ! Dites-moi, chère enfant, auriez-

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