Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/254

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vous la bonté de me procurer un joli cadeau pour Vreneli, mais rapidement ? Je crois que cela lui ferait plus de plaisir que de l’argent. Une robe, peut-être — en laine et soie ? Je ne marchanderai pas à propos du prix : il faut qu’elle reçoive un beau cadeau, coûte que coûte.

Mais il s’agit d’arranger cela tout de suite, pour que la chose m’arrive encore mercredi. Si cela vous gêne, — ce que je croirais volontiers — vous n’avez qu’à me le dire.

Et les Wille, vous les invitez cependant pour vendredi, n’est-ce pas ? Si cela leur fait seulement plaisir de venir. Je voudrais avoir Semper également ; mais alors Herwegh se suicide. Wille… m’occasionnera beaucoup de trouble parmi mes connaissances. Mais que vous importe ? Tâchez de me réserver une chambre au-dessus de l’ambassadeur : votre influence aura certainement raison de cette difficulté. Il sied parfaitement à votre aimable caractère de m’offrir un logis dans votre maison ; mais il m’incombe à moi de ne pas être indiscret et de vous épargner le dérangement qui pourrait résulter d’un séjour prolongé.

Depuis avant-hier je suis très mécontent de moi-même : je me fais honte, énormément, et me propose de me chicaner quelque peu à ce propos.

Mais un bon souvenir me restera, qui se

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