Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/261

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événements dans mon for intérieur sont envisagés avec une sympathie aussi tendre et aussi intime. — Soyez contente de moi ? L’êtes-vous vraiment ?

Songez seulement combien rarement vous me voyez encore et combien il est difficile, justement à ces rares moments, d’être ce que l’on pourrait. Cela est d’une très grande difficulté maintenant, car .....

Voici l’automne ; il est arrivé bien rapidement : après un printemps gâté et rude, les courtes chaleurs de l’été et à présent… Combien les journées deviennent courtes déjà ! Tout cela a pourtant bien l’air d’un rêve. Il y a quelques jours, l’air était déjà si âpre : tous bons anges semblaient avoir disparu ! Maintenant nous avons du moins encore un peu d’arrière-chaleur. J’en jouis en convalescent qui doit encore un peu se ménager. Je suis extraordinairement paresseux, ce qui, ainsi que je le disais dernièrement à mon jeune ami[1] doit provenir de la grande maturité à laquelle est arrivé mon talent. J’ai reçu des épreuves à corriger et ne m’en occupe qu’avec fainéantise. Il est possible que ce soit une conséquence de la fièvre catarrhale dont j’ai souffert récemment : mes nerfs ne veulent pas encore bien fonctionner. Peut-être aussi est-ce dans

  1. Le compositeur F. Draeseke.
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