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Journal

depuis ma fuite de l’Asile,

17 Août 1858.


Genève,
21 Août.

La dernière nuit dans l’Asile, je me couchai après onze heures : le lendemain, à cinq heures, il me fallait partir. Avant de fermer les yeux, je fus vivement impressionné par le souvenir du temps où je m’endormais en me disant qu’un jour je mourrais ici même : je serais couché ainsi lorsque tu viendrais à moi pour la dernière fois, entourant de tes bras ma tête en présence de tout le monde et recevant mon âme en un suprême baiser ! Cette mort, je me la représentais avec bonheur ; elle s’accordait par les moindres détails au décor de ma chambre à coucher : la porte vers l’escalier

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