Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/115

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combat : il tombe comme mort. Le comte, enflammé d’amour pour Enide, l’emmène, avec le corps d’Erec, à son château. Enide est mandée à la salle des fêtes ; le comte la courtise ; affolée de douleur, elle jette un cri : « Ô Erec, si tu vivais encore, qui donc oserait me courtiser ? » La porte vole en éclats : Erec a entendu le cri de détresse. Réveillé de la mort, il voit ce qui se passe, occit l’ennemi, attire Enide sur sa poitrine, la prie de ne plus jamais douter de lui, même s’il n’est pas toujours à frapper d’estoc et de taille, et retourne chez lui avec la bienheureuse épouse !…

Qu’en dites-vous ? Ne sont-ce pas là de beaux exemplaires d’intégrale humanité ? D’une si incroyable délicatesse que nous ne pouvons plus du tout les comprendre aujourd’hui ; les plus terribles témoignages de force inspirés par une excessive finesse de sentiment !…

Voilà le second feuillet rempli, à son tour ! . . . Adieu ! faites mes amitiés à Wesendonk ! Je lui écrirai bientôt ! Mille remerciements et constante affection !

R. W.


107.

Paris, 30 Sept 60.
Ma chère, très chère enfant !

Jusqu’à présent, ce n’était jamais qu’un état de malaise qui me semblait permettre une interruption dans mes besognes. Mais aujour-