Aller au contenu

Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

din, la Seine, et, au delà de celle-ci, le jardin des Tuileries, — de sorte que je respire un peu et ne suis plus du moins dans le Paris habituel.

Mes meubles sont de nouveau emballés et déposés ici dans un garde-meubles : Dieu sait où ils seront déballés, un jour ; probablement, que je ne les reverrai plus jamais ! Je souhaite que ma femme s’installe à Dresde et les prenne chez elle. Pour ma part, je ne songe plus à aucune installation. Tel est le résultat d’une dernière expérience infiniment dure et pénible ! Il ne m’est pas accordé de choyer ma muse dans la douce paix d’un foyer : du dedans et du dehors, tout essai de satisfaire, malgré toutes les disgrâces de mon destin, un désir si profondément inné, est toujours déjoué plus nettement ; et tout semblant artificiel, le démon de ma vie le bouleverse et le ruine. Cela ne m’est pas accordé ; toute recherche de repos devient pour moi la cause d’inquiétudes plus cruelles.

Je vouerai donc le restant de ma vie au voyage : peut-être me sera-t-il permis de trouver le repos et de me restaurer, çà et là, sous l’ombrage, près d’une source. C’est le seul bienfait que je puisse encore attendre !…

À Carlsruhe je ne vais donc pas ! !

Par la communication de ces résultats, vous voyez quels furent les derniers événements intérieurs et extérieurs de ma vie…