Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/153

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La seule chose qui m’intéresse est le projet de Tristan. Réfléchissez un peu aux moyens de vous arranger avec Papa pour venir passer à Vienne, cette fois, l’automne et une partie de l’hiver. Cela vous ferait du bien aussi : tant que je serai là, je me laisserai soigner par vous le mieux du monde, car j’y vais tout seul et descendrai provisoirement chez Kolatscheck. Alors vous pourriez écouter en paix tout ce que j’ai donné à entendre : Tristan, Lohengrin, le Vaisseau-Fantôme, Tannhäuser. Cela vous ferait passer un hiver comme ceux de chez vous…

Donc, nous en reparlerons longuement !… Et maintenant, mes meilleures, mes plus cordiales amitiés ! Et mille bonnes choses à Otto, aux enfants, et à toute la « colline verte »,

de votre
« gris »
R. W.



119.

Paris.
78, rue de Lille. — Légation de Prusse.
12 Juillet 61.

Mon enfant ! Je vous écris de l’hôtel de la légation de Prusse, où j’ai trouvé un asile, chez le comte Pourtalès, durant les quelques semaines que je dois encore passer à Paris. J’ai un jardin avec de beaux et grands arbres et un bassin avec deux cygnes noirs devant moi ; au delà du jar-