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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/207

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grande-duchesse Hélène de Russie ?[1] Vous avez craint, sans doute, de me voir vous tomber de nouveau sur le dos ? Heureusement la maison de campagne se trouve située dans la même contrée que les cinquante mille francs gagnés, assure-t-on, par moi en Russie. Quelle agréable perspective pour mes protecteurs allemands, de savoir maintenant que je suis si bien casé, et que cela ne leur coûtera pas un rouge liard ! C’est encore l’une des caractéristiques de ma destinée, de paraître toujours enviable !

Ah ! mon cher ! Assez parlé de moi ! Quand je serai retourné à mes Maîtres-Chanteurs, vous aurez encore de mes nouvelles : ma dispersion est telle encore, que je ne puis trouver le recueillement nulle part. Mais plutôt, fournissez-en moi l’occasion par des nouvelles de vous, implorées de tout mon cœur. Je les attends avec impatience !

Mille amitiés de

votre
Richard Wagner.

Je voudrais pourtant volontiers avoir un grand et beau portrait (photographie) de votre femme : la « colline verte » est déjà accrochée, dans son cadre, à la muraille de ma chambre.

  1. Voir Glasenapp, II, 2, 426.