Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soit donné du moins de rester ici jusqu’à ma fin ! Au point où en sont les choses pour moi en Allemagne, tel que je me sens, je n’entrevois cependant la possibilité de demeurer ici qu’au prix d’efforts périodiques excessifs, tels que ce voyage en Russie. Comment je supporterai cela encore plus longtemps, je ne le comprends en tout cas pas ! Un jour, on le lira dans ma biographie et alors ce sera pour maintes personnes une stupéfaction. Évidemment, quelque jour, je succomberai. Si vous voulez avoir une idée de l’effet produit sur mon être par de pareilles entreprises, comparez un peu, pour vous amuser, les trois photographies de St  Pétersbourg avec celle qui fut prise à Moscou quinze jours plus tard ! — Cependant, c’est inévitable !

Avec tout cela je n’ai pas abandonné mon ancien désir de m’installer le mieux possible dans la demeure finalement choisie. Si vous voulez y contribuer, de personne je n’accueillerais de si bon gré l’assistance, vous le savez bien ! Car, après tout, vous êtes les seuls à qui j’appartienne en quelque sorte ici-bas : les choses sont ainsi faites, il n’y a pas à recommencer. Que je vous appartienne est le résultat de toutes espèces de souffrances et de sacrifices de votre part.

— Qu’avez-vous dit de la maison de campagne en Suisse, dont m’aurait fait présent la