Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/230

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« tournée artistique ». Je ne puis songer à continuer ou à répéter cela. Impossible d’aller en Russie. Mais ce que je deviendrai sans cette ressource, je me le demande avec terreur.

À Löwenberg, j’ai fait la rencontre d’un excellente homme, le prince, qui malheureusement est trop vieux déjà, trop désabusé pour m’être utile. À Breslau, j’avais honte en mon for intérieur, et il me semblait que je devais offrir une mine des plus tristes.

J’ai renouvelé une ancienne connaissance, de manière bien significative : la sœur de Madame Wille, Madame von Bissing vint assister aux concerts de Löwenberg et de Breslau. Ma grande fatigue et mon épuisement, qu’elle supporta fort gracieusement, enlevèrent beaucoup de vraie liberté à nos entretiens ; néanmoins ces quelques heures passées ensemble nous furent extrêmement précieuses.

J’espère que Cornélius viendra me voir tous les jours, malgré le mauvais temps. Je tâche de conserver cet asile, avec une tristesse étrangement amère.

Donnez-moi le plus tôt possible de vos bonnes nouvelles, et saluez cordialement votre mari et les enfants.

Votre
R. W.