Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/248

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3.

Je viens de lire le plan des Maîtres-Chanteurs.[1] Je le trouve excellent, et j’espère que vous en tirerez bon parti. Nombre de traits délicats y sont indiqués, et par cela vous pourrez vous épargner beaucoup d’efforts. Je bénis la reprise de ce travail ; je m’en réjouis comme d’une fête prochaine. À Venise j’aurais à peine osé formuler pareil espoir.

Vous avez détruit une joie intime que je m’étais préparée pour Noël. Le jour de mon anniversaire vous deviez recevoir une lettre — elle reste en souffrance à Vienne. Une petite caisse, renfermant quelques menues bagatelles, dont il fut question par hasard au cours de nos entretiens, devait vous causer une surprise à la Noël. J’avais travaillé avec un plaisir infini, avec une rapidité extraordinaire, des plus aisément, dans la crainte secrète d’arriver trop tard. J’attends maintenant que l’on me renvoie la caisse de Vienne.

La traduction de Cervantès est une trouvaille précieuse. Le manuscrit est-il bien authentique ? Il serait difficile d’imiter l’auteur à s’y méprendre !

Merci pour votre bonne lettre,[2] qui du moins m’apporte de votre écriture, quoique le senti-

  1. Comparer lettre 125.
  2. Voir lettre 124.