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être la valeur de mon silence. Ayez confiance en lui !…

Je ne vous aurai pas à la représentation de Tristan ! Comment cela est-il possible ?… Laissez-moi vous croire en bonne santé et dans le calme absolu sur l’île heureuse…

La prochaine fois que je vous écrirai, cela ira mieux. Au reste, je suis seul, ne vois personne et n’ai affaire qu’avec les ouvriers, hélas !… Je… m’installe encore une fois !

Saluez cordialement Wesendonk ! Gratitude et fidélité !

Votre
R. W.



94.

Paris, 23 Oct. 59.
Ma chère enfant.

Depuis la veillée du jour des Morts de l’an passé, le maître a vu encore une fois la mort de tout près : cette fois-ci, en amie et bienfaitrice.

Il y a quelque temps, j’allais voir Berlioz. Je le rencontrai qui rentrait chez lui dans un état déplorable. Il venait de se faire électriser, dernier remède pour ses nerfs malades. Il me décrivit ses souffrances, qui commençaient dès son réveil, pour aller toujours croissant : je reconnus à cette description mon propre mal, absolument, et la source d’où il sort, jusqu’à dépasser finalement la mesure, notamment l’in-