Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/26

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natures insatiables, — parce qu’elles n’ont rien en elles et doivent tout engloutir du dehors. Laissez-moi tranquille avec vos grands hommes ! Je m’en tiens au mot de Schopenhauer : « Ce n’est pas le conquérant du monde, mais le vainqueur du monde qui est digne d’admiration ! » Dieu me préserve de ces « puissantes » natures, de ces Napoléon, etc. Et que devient Eddamüller ?[1] Avez-vous le pauvre Henri ? Êtes-vous fâchée contre moi ? Ou bien m’aimez-vous encore un peu ? Dites-le-moi, n’est-ce pas ! Et saluez le cousin !… Adieu ! Mille amitiés.

Votre

Votre

R. W.

À partir du 15 de ce mois, mon domicile sera 16, rue Newton, Champs-Élysées.

93.

Paris, 21 Oct. 59.

Je trouvai votre lettre, chère amie, en entrant hier dans ma nouvelle demeure pour y passer la première nuit. Le beau calme esthétique de vos communications me fait grand bien, tout en me rendant presque honteux.

Permettez-moi de me taire pendant quelque temps : C’est uniquement à cela que je puis maintenant me consacrer ; je sais quelle peut

  1. Le professeur Ettmüller, de Zurich, germaniste, qui publia et traduisit l’Edda.