Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaisir de l’œil jusqu’à la fantaisie, à tel point que nous le voyons finalement former avec une étrange convoitise une collection de monnaies. C’était foncièrement, absolument, l’homme de l’œil !

Laissons-nous conduire par lui, quand il s’agit de voir ; certainement, nous serons bien servis. À Rome, prenez-le pour guide ; qu’à son côté, une magnifique et délicieuse paix descende sur vos yeux d’enfant ! Voyez pour moi également ! Et donnez-moi toujours des nouvelles aussi importantes et aussi plaisantes que cette première fois !

Il n’y a pas grand’chose à dire de moi, mon enfant ! À Rome, ne vous occupez donc point d’un homme qui va de porte en porte, à la recherche d’une salle de concert convenable : il n’ose pas même vous dire ce qu’il éprouve dans ces courses.

Mes amitiés à Otto, et dites-lui que bientôt il y aura du nouveau. Le 1er Mai, je pense ouvrir mon Opéra allemand,[1] salle Ventadour : les meilleurs chanteurs de l’Allemagne acceptent tous avec enthousiasme ; Madame Ney, Mayer-Dustmann (de Vienne), Tichatscheck, Niemann, etc., se rangent sous mon drapeau, même au prix de sacrifices pécuniaires. J’ai l’espoir de bientôt régler tout définitivement. D’abord, donc,

  1. Voir Glasenapp, II, 2, 233.