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impression. Il a un regard profond, d’une mélancolie bienveillante.

Son ami, le poëte Baudelaire m’a écrit plusieurs lettres admirables ; il ne veut m’être présenté cependant qu’après avoir achevé quelques poëmes dont il désire me faire hommage. Je vous ai parlé de Franck-Marie : il a écrit sur moi quelque chose d’important ; mais, personnellement, je ne le connais pas encore.

Il y a encore un jeune peintre, Gustave Doré, qui a déjà ici une grande réputation ; il a fait un dessin pour l’Illustration, qui me représente dirigeant un orchestre d’esprits dans un site alpestre. De plus, il y a aussi plusieurs musiciens et compositeurs qui se sont déclarés pour moi avec enthousiasme ; entre autres, Gounod, un homme tendre, bon et pur, mais pas profondément doué. Louis Lacombe, Léon Kreutzer, Stephen Heller. Important comme très profond musicien, est Sensale,[1] qui doit me jouer à l’avenir mes partitions.

Un M. Perrin, important comme peintre, ancien directeur de l’Opéra-Comique et probablement futur directeur du grand Opéra, m’est très dévoué et a bien parlé de moi dans la Revue Européenne.

Berlioz a succombé à l’envie ; mes efforts pour pouvoir rester en bonne amitié avec lui

  1. Il s’agit vraisemblablement de Saint-Saëns.