Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/120

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je crois préférable de ne pas traduire : tous ceux qui s’intéressent à l’œuvre de Wagner savent ce que ces désignations signifient. En vue du cas défini plus haut, j’ai donné cependant, en variante, la traduction équirythmique Presse, indiquant à la fois l’idée de hâte, de nécessité urgente, et l’idée de péril, de détresse, de lutte. On peut aussi proposer Aide, Sauve, Urge, Hâte, Affre, etc. ; mais Presse, entre toutes ces approximations plus ou moins justes, me paraît encore la meilleure et la plus vocale. Quant à Urgence, Angoisse, Détresse — traductions évidemment plus fidèles — , il faudra, si on les emploie, ajouter chaque fois une note au texte musical, note d’élan indispensable pour la première syllabe de ces trois mots, et qui permettra de maintenir la syllabe accentuée — la deuxième ici — sur le temps fort ou sur la partie forte du temps. Mais, encore une fois, la seule solution logique et satisfaisante est la conservation des noms propres originaux.

Les lecteurs qui prendront la peine de comparer cette deuxième édition à la première pourront y constater un effort sérieux pour rapprocher davantage encore la version française du texte original.

Des juges comme M. M. Chamberlain, Félix Mottl, Edouard Schuré, qui voulurent bien il y a un an ou plus, me féliciter des résultats obtenus, estimaient qu’une fidélité plus stricte était à peu près impossible à atteindre : j’espère pourtant y être parvenu, m’appuyant sans cesse sur le principe qui m’a toujours paru capital en un travail de ce genre : la coïncidence des accents expressifs, c’est-à-dire la coïncidence, dans le texte et dans la traduction, des syllabes accentuées des mots significatifs. Bien que ce principe eût guidé mes re-