Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/130

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Sieglinde.
(encore au fond de la scène)
–––––––––––Un homme ici !
–––––––––––Je veux apprendre…
(Elle fait avec calme quelques pas vers lui.)
–––––––––––Qui vint ici
–––––––––––et gît près du feu ?
(Comme Siegmund ne bouge point, elle s’approche encore de lui et l’examine.)
–––––––––––Longue route
–––––––––––a lassé son corps :
–––––––––––a-t-il perdu les sens ?
–––––––––––est-il mourant ? —
(Elle se penche davantage sur lui.)
–––––––––––Son souffle m’effleure ;
–––––––––––il clôt les paupières…
–––––––––Fier semble l’inconnu,
–––––––––Bien qu’il cède au mal.
Siegmund.
(levant soudainement la tête.)
–––––––––––Une source ! une source !
Sieglinde.
–––––––––––Cherchons l’eau fraîche ![1]
(Elle prend rapidement une corne à boire, sort de la maison, revient avec cette corne remplie d’eau, et la tend à Siegmund.)
–––––––––––J’offre à boire
–––––––––––à tes lèvres brûlantes :
–––––––––l’onde – que tu voulais !
Siegmund boit, et lui rend la corne. Après qu’il l’a remerciée d’un signe de tête, il fixe son regard sur le visage de Sieglinde, avec une longue et croissante sympathie.
Siegmund.
–––––––––––L’eau de la source
–––––––––––m’a rafraîchi,
–––––––––––mon lourd fardeau
–––––––––––s’est allégé ;
–––––––––––mon cœur est moins las,
–––––––––––mes yeux soudain
–––––––––rouverts regardent ravis : —
–––––––––dui vient m’assister ?
  1. Var. : Siegm. : De l’eau, l’eau ! — Siegl. : J’apporte à boire !