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Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/131

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Sieglinde.
–––––––––––Du lieu, de la femme,
–––––––––––est Hunding(1) maître[1],
–––––––––sois son hôte, ce soir :
–––––––––reste, il va rentrer.
Siegmund.
–––––––––––Seul et sans armes,
–––––––––––d’un tel blessé
–––––––––ton époux n’aura crainte.
Sieglinde.
(inquiète.)
–––––––––Blessé – oh ! montre-moi vite !


Siegmund.
(se secoue et se lève brusquement de sa couche jusqu’à la position assise.)
–––––––––––Le mal cède,
–––––––––––c’est trop d’en parler !
–––––––––––mes membres demeurent
–––––––––––fermes encor.
–––––––––Si ma lance comme mon bras
–––––––––eût gardé sa puissance,
–––––––––je n’aurais jamais fui :
–––––––––mais ma lance tomba rompue…
–––––––––––L’hostile meute
–––––––––––m’a poursuivi,
–––––––––––l’orage aux feux lourds
–––––––––––m’a brisé ;
–––––––––mais comme j’ai fui la meute,
–––––––––toute peine m’a fui :
–––––––––l’ombre couvrait ma paupière,
–––––––––le jour me rit de nouveau.
Sieglinde.
(a rempli d’hydromel une corne à boire, et la lui présente.)
–––––––––––Que cet hydromel
–––––––––––au flot mousseux
–––––––––soit accepté de toi…
Siegmund.
–––––––––––Goûte-le tout d’abord ?
  1. Var : Du toit, de la femme, le maître est Hunding ;