Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/143

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–––––––––––mon cœur sait
–––––––––––pour qui seul
–––––––––le fer au frêne est planté.
–––––––––––Puissé-je le trouver,[1]
–––––––––––ici, l’ami !
–––––––––––s’il accourait
–––––––––––vers la pauvre femme !
–––––––––––payant mes souffrances,
–––––––––––l’atroce tourment,
–––––––––––mes peines passées.
–––––––––––la honte et l’affront, —
–––––––––––douce vengeance,
–––––––––––lave l’outrage !
–––––––––––J’aurai tous
–––––––––––mes bonheurs disparus,
–––––––––––mes joies tant pleurées
–––––––––––sont reconquises,
–––––––––si j’ai l’ami sacré,
–––––––––s’il vient vainqueur dans mes bras !
Siegmund.
(l’enlaçant avec une passion enflammée.)
–––––––––––Toi, femme adorée,
–––––––––––sois à l’ami,
–––––––––que l’arme et l’amante attendent ![2]
–––––––––––Rouge en mon sein,
–––––––––––brûle un sarment,
–––––––––par qui nos cœurs sont liés.
–––––––––––Mes vœux de jadis
–––––––––––revivent en toi ;
–––––––––––en toi règnent
–––––––––––mes rêves perdus !
–––––––––––Si tu pleuras,
–––––––––––je n’ai pas moins souffert ;
–––––––––––ceux qui m’insultent
–––––––––––ont pris ton honneur :
–––––––––––folle vengeance,
–––––––––––rit à nos fêtes !
–––––––––––Viens ! tout rit
–––––––––––et chante avec moi !
  1. Var. : Ah ! si je le trouvais,
  2. Var. : Toi-même, l’ami
    t’a dans ses bras :
    j’ai l’arme et la femme à moi !