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- Ecoute bien ce que j’annonce !
- Le clan farouche
- ici réuni
- fêtait l’odieux mariage :
- de force à l’époux
- j’étais vendue,
- proie que livraient des bandits.
- Triste et seule,
- loin de la table,
- je vis entrer un vieillard :
- un homme aux sombres habits ;
- son large chapeau
- cachait l’un des yeux dans l’ombre ;
- mais l’autre œil brillait,
- plein de menace,
- sur les hommes
- saisis d’effroi :
- seule en moi
- l’œil du vieillard
- émut tendre tourment,
- – Larmes – espoir aussi.
- Pour moi tendre,
- pour eux redoutable,
- dans sa main il lève une épée ;
- l’enfonce enfin
- dans le bois du frêne :
- tout entière il l’y plongea : —
- qui veut posséder le glaive
- [1] doit l’arracher du tronc.
- Aucun convive,
- malgré sa vaillance,
- du fer ne put s’emparer ;
- d’autres vinrent
- et d’autres passèrent,
- et tous tentèrent l’exploit ; —
- mais le frêne à nul n’a cédé :
- là dort, muette l’épée. —
- Alors, j’ai su par qui
- ma douleur fut saluée :
- ↑ Var. : du bois.