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silencieuse et lente, en conduisant son cheval par la bride ; elle mène sa monture sous l’abri d’une caverne, hors de la scène, et Fricka, qui se dirige vers son char pour y remonter, se trouve passer devant elle.)
Fricka.
(à Brünnhilde.)
- Wotan
- ici t’attend :
- va, qu’il te dise
- quels décrets il a pris !
(Elle monte dans son char, qui s’éloigne rapidement vers le fond.)
Brünnhilde.
(s’avance vers Wotan avec une mine surprise et inquiète : Wotan, affaissé en arrière sur le siège de rochers, appuie sa tête sur sa main, et semble enseveli dans une ténébreuse méditation)
- Mal a fini
- l’assaut,
- Fricka semble joyeuse !
- Père, que doit
- ta fille apprendre ?
- Sombre et triste tu songes !
Wotan.
(laisse tomber son bras, comme épuisé, et baisse la tête sur la poitrine)
- J’ai fait les chaînes
- [1] qui m’ont pris : —
- moi, l’être le moins libre !
Brünnhilde.
- Tel tu ne fus jamais !
- Quelle affre t’étreint ?
Wotan.
(levant le bras dans une sauvage explosion de colère)
- O honte sacrée !
- Affreux déshonneur !
- Maux des Dieux !
- Maux des Dieux !
- Rage sans fin !
- Deuil éternel !
- Ma peine est mortelle entre toutes !
Brünnhilde.
(effrayée, jette loin d’elle son bouclier, sa lance et son casque, et s’agenouille aux pieds de Wotan avec une tendresse inquiète)
- Père ! Père !
- ↑ Var. : Mes propres chaînes
- m’ont lié : —