Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/229

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ensemble toujours,
bâtissent un nid,
et couvent des œufs ;
et, lorsque volètent,
les tout petits,
le couple veille sur eux.
Au bois les chevreuils
s’unissent aussi.
Renards et loups font de même.
Seul le mâle fournit la pâture,
la mère allaite les jeunes.
J’ai pu comprendre
l’amour ainsi :
aux mères je n’ôte
les petits jamais.
Où as-tu donc, Mime,
ta douce compagne,
que je la nomme ma mère ?

Mime.

Qu’as-tu, niais ? Ah ! pauvre sot !
Te crois-tu oiseau ou renard ?

Siegfried.

Marmot vagissant
tu m’élevas,
chauffant de langes
l’enfant chétif.
Mais d’où te vint
ce petit enfant ?
Bien sûr
tu ne m’as pas sans mère fait.

Mime
(en grand embarras).

Crois sans plus ce que je t’affirme :
je suis ton père et ta mère à la fois.