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Siegfried
(plus pressant).

Or, parle !
Quel fut mon père ?

Mime
(avec brusquerie).

Je ne l’ai vu jamais.

Siegfried.

Mais ma mère
a dû te l’apprendre.

Mime.

Tué en armes…
tel fut son récit…
Enfant sans père,
mes mains t’ont reçu,
et, lorsque vint l’âge,
je t’ai couvé,
dressant ton lit
pour un doux repos…

Siegfried.

Trêve à ce chant
de geai bavard !
S’il faut vraiment te croire,
si tout est sans mensonge,
fais voir un gage sûr !

Mime.

Où chercher d’autres preuves ?

Siegfried.

J’en crois trop peu tes discours ;
j’en crois mes yeux seulement.
Quel gage montres-tu ?

(Après une courte hésitation, Mime lui présente les deux tronçons de l’épée brisée.)