Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/235

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Ton seuil n’est pas le mien ;
Ton réduit m’abrite mal.
Le poisson fuit
dans les flots clairs ;
le pinson vole
aux buissons verts !
tel je m’enfuis,
tel je m’envole,
comme au loin, sur les bois,
va l’ouragan !…
Toi, Mime ! fini de te voir !…

(Il s’élance dans la forêt)
Mime
(au comble de l’angoisse).

Reste ! Reste ! Reste !
Qu’as-tu ! Hé ! Siegfried, Siegfried ! Hé !

(Il suit des yeux Siegfried qui s’éloigne. Puis, il revient à la forge et s’assied derrière l’enclume.)
Mime.

Il court là bas !
Je reste ici…
Mon vieux tourment,
d’autres l’accroissent.
De peines je suis comblé !
Que puis-je à présent ?
Comment le tenir ?
Mener le sauvage
Où Fafner gît ?

Comment mettre ensemble
ces traîtres aciers ?
Nulle ardeur de feu
n’aide à les joindre !
Nul marteau de nain
ne peut les réduire !

(tout grinçant)

Du Niblung haineux l’âpre effort
s’use pour Nothung en vain.

(Se désespérant)