Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/241

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Que tu ne sais
rien qui te serve,
j’en prends pour gage le tien.
L’hôte ici fut mal reçu.
Ma tête ai-je voulu t’offrir
pour avoir place au foyer.
J’ai droit sur ta vie à mon tour
si tu ne sais répondre trois fois.
Donc ouvre-toi, Mime, l’esprit !

(Mime hésite et tremble ; il finit par se résigner avec angoisse.)
Mime.

Bien loin est mon pays natal,
loin l’époque où je vins au monde.
De Wotan j’ai vu l’œil luire,
mon antre en fut éclairé.
Cet œil trouble mon vieux savoir !
Mais, puisqu’il faut être subtil,
Hôte, fais tes questions !
Peut-être Mime qu’on force
pourra préserver son chef.

Le Vovageur
(s’asseyant commodément).

Or, gnome loyal,
Songe à répondre !

Quelle race naquit
que Wotan livre aux peines
alors que son cœur l’aime le plus ?

Mime
(se rassurant).

Telle race m’est peu connue ;
je puis, pourtant, me libérer.

Les Wælsungen sont la race élue,
de Wotan fille, et son cœur les aime
bien qu’il leur soit cruel.