Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/240

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Walhall est leur Burg.
Clairs sont ces Alben.
Clair-Alberich, Wotan
règne sur eux.
D’un rameau saint
du frêne du monde
Wotan fit un épieu.
Meure l’arbre,
cet épieu reste fort.
De par sa pointe
Wotan tient le monde !
Foi des traités, les fortes runes
sont dans son bois gravées.
Seigneur du monde est celui-là
qui tient l’arme
que Wotan porte au poing.
Ce joug courbe
les Nibelungen noirs.
L’orgueil des géants
cède à sa loi.
Tous à jamais le subissent,
l’épieu puissant du dieu !

(Comme sans le vouloir, le Voyageur frappe le sol de sa lance. Un léger grondement de tonnerre retentit. Mime sursaute d’effroi.)

Or, parle, nain rusé !
T’ai-je donné réponse ?
Mon gage demeure sauf !

(Ayant considéré avec attention le Voyageur et sa lance, Mime se sent accablé d’épouvante. Il cherche à rassembler ses outils et jette de tous côtés des regards terrifiés.)
Mime.

Certes, ton gage est libéré ;
Donc passe, suis ton chemin.

Le Voyageur.

Tu devais demander
ce qui t’importe,
toi, qui, pour gage, eus mon chef.