Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/243

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seul le prit,
mais ce glaive, au combat,
sur l’épieu divin s’est rompu.
Ses débris, un fin forgeron les tient,
qui sait bien
que, s’armant de l’auguste fer,
Un brave et simple enfant,
Siegfried, tuera le monstre.

(tout réjoui)

Mon gage encor demeure-t-il sauf ?

Le Voyageur
(riant).

Ha-ha ! Ha-ha !…
Ton vif esprit
confondrait les plus sages !
Est-il un plus fin que toi ?
Mais si, par ta ruse,
l’enfant héroïque
des gnomes sert les intrigues,
la troisième énigme, songes y bien !
Parle, savant forgeur d’épées :[1]
qui doit des puissantes pièces
faire l’épée nouvelle ?

(Mime se lève, sous le coup d’un effroi indicible.)
Mime
(d’une voix aigre).

Les pièces ! L’épée !
Malheur ! Vertige !
Que faire ici ?
Comment savoir ?
Maudit acier !
Pourquoi l’ai-je encore ?
Ce fer m’a valu
des tourments sans fin.
Dur, obstiné,
il brave la forge !

  1. Var. : savant soudeur d’épées.