Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/256

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et ta souple trempe
au marteau mollit :
Gronde et crache l’étincelle,
enrage d’être dompté !
Heï-ho-ho ! Heï-a-ho !…

Mime
(à part).

Il forge son fer tranchant.
Fafner mourra, l’ennemi des nains.
Je brasse un philtre fort.
Siegfried périsse
dès Fafner mort !
Ma ruse doit triompher !
D’amples gains me sourient !

(Ici Mime verse le contenu de sa marmite dans une bouteille.)
Siegfried.

Ho-ho ! Ho-ho ! Ho-ho ! Ho-ho !
Forge, marteau,
un solide fer !
Ho-ho ! Ha-heï ! — Ho-ho ! Ha-heï !
Tes jets d’étincelles
sont joie pour moi !
Au brave ardente colère sied :
gaie tu ris à mon gré
quoique grondant de fureur.
Heï-a ho ! ha-ho-ho-heï-a-ha !
Frappée au feu,
l’épée se fait.
Le fort marteau
étend le fer.
Assez de rougeur et d’émoi !
Deviens froide et dure à la fin !
Heï-a-ho ! Heï-a-ho ! Heia-ho-ho-ho-ho-ho !

(Il brandit l’épée et la plonge dans l’eau.)

Heï-ha !

(Il rit au bruit de l’acier qui se refroidit.)
(Siegfried ajuste la poignée du glaive. Pendant ce temps Mime vient à l’avant-scène, sa bouteille à la main.)