Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/257

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Mime.

De mon frère issu,
l’anneau éclatant
en qui, par un charme,
gît tout pouvoir.
ce clair joyau
qui nous fait régner,
telle est ma conquête ;
l’or est à moi.

(Il se promène à petits pas, de plus en plus joyeux. Siegfried travaille au petit marteau, lime et affile la lame.)
Mime.

Alberich même
qui m’a dompté,
tremblant esclave,
va me servir.
Des Niblungs je vais être le prince !
Seul maître je commande à tous !
Le nain méprisé,
qu’on va l’honorer !
Pour l’amas de l’or
brûlent dieux, héros.
Mon moindre signe
courbe le monde.
Sous ma fureur,
il tremble d’effroi.

(Siegfried, frappant ses derniers coups, aplatit les rivets de la garde et saisit l’épée.)
Siegfried.

Nothung ! Nothung !
Glaive rêvé !
Fort est ton fer
repris en sa garde !

Mime.

Ainsi les maux
de Mime s’en vont :