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Flosshilde.

(le repoussant un peu avec douceur)

––––––––––Combien ta grâce
––––––––––égaie mes yeux !
––––––––––à ton clair sourire
––––––––––mon cœur se plaît !

(Elle l’attire tendrement contre elle.)

––––––––––Homme adoré !
Alberich.
––––––––––Fille charmante !
Flosshilde.
––––––––––Si tu m’aimais !
Alberich.
––––––––––Si je t’ai toute !
Flosshilde.

(l’entourant complètement de ses bras).

––––––––––Ton regard aiguisé,
––––––––––et ta barbe rebelle,
–––––––le voir, la saisir à jamais !
––––––––––Les piquants de ta tête
––––––––––aux crins hérissés,
–––––––qu’ils flottent sur Flosshild’ sans cesse !
––––––––––Tes aspects de crapaud,
––––––––––et tes cris croassants,
–––––––je veux, muette d’amour,
–––––––seuls, les voir, les entendre !

(Woglinde et Wellgunde, plongeant plus bas, se sont rapprochées d’eux, et elles poussent maintenant un bruyant éclat de rire.)

Alberich.

(effrayé, et sursautant des bras de Flosshilde).

–––––––Cœurs méchants, vous raillez !
Flosshilde.

(s’arrachant soudain à son étreinte).

–––––––Ainsi doit finir la chanson !

(Elle fend l’onde vers les hauteurs, d’un élan rapide, avec ses deux sœurs, et se met à rire avec elles.)