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Alberich.
(avec des cris déchirants).
- Las ! hélas !
- Malheur ! Malheur !
- Cette autre, si tendre,
- me trompe à son tour ? —
- O filles fausses,
- race brillante et traîtresse !
- Sont-ce vos jeux,
- perfides nageuses des flots ?
Les Trois Filles du Rhin.
- Wallala ! Lalaleia ! Lalei !
- Heia ! Heia ! Haha !
- Fi, le pauvre Albe !
- Folle est ta rage !
- Suis l’avis qu’on te donne !
- Pourquoi, inquiet,
- n’attaches-tu point
- la fille qui te plaît ?
- Sûrs et constants
- sont nos cœurs
- pour tout galant qui nous tient —
- Saute après nous,
- et cesse tes cris !
- Notre fuite est lente en ces flots !
(Elles se séparent en nageant, et S’élancent en tous sens, tantôt descendant, tantôt s’élevant, pour exciter Alberich à leur donner la chasse.)
Alberich.
- Comme en mon corps
- un feu dévorant
- s’allume et brûle !
- Rage, amour,
- flamme ardente
- prend tout mon être ! —
- Vous qui riez, menteuses,
- mon désir vous poursuit,
- et l’une au moins sera prise !