Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/261

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Gagne le large !
Assez de fourbe
inonde ce lieu de malheur.
Donc, infâme.
Va ton chemin !

Le Voyageur.

J’observe, j’erre
et je songe[1],
Qui peut arrêter mes pas ?

Alberich
(avec un rire moqueur).

Haineux, tout aux intrigues,
tu voudrais me voir
ma sottise ancienne
quand tu me pris en piège.

(Avec fureur.)

Sans peine ainsi
de l’anneau tu serais le maître.
Tout beau ! Car ton art
m’est bien connu,
mais ta faiblesse
m’est aussi sans mystère.
Quand ma richesse
vint à tes dettes,
l’anneau fut
aux géants donné,
pour prix du burg qu’ils t’ont fait
Tu te lias jadis
par un pacte :
tes Runes sont gravées
sur l’épieu partout souverain.
Tu n’as droit
de reprendre aux géants

  1. Var. : sans faire acte.