Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/263

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De l’or est maître
qui le conquiert.

Alberich.

Langage trouble
où, pourtant, je vois clair !
Au jeune Wælsung
va ton espoir,
en qui ton vieux sang refleurit.

(d’une croissante violence)

Comptes-tu pas qu’un jeune homme
pour toi du fruit s’empare
à toi seul défendu ?

Le Voyageur.

Pour moi, non.
Veille sur Mime.
Ton frère fait ton péril.
Un garçon qui vient avec lui
à Fafner sera fatal.
Lui ne sait rien de moi,
Le Niblung veut s’en servir.
Comprends-moi donc, l’ami :
Fais ton œuvre à ton gré.

(Alberich fait un geste de rive curiosité.)

Ouvre les yeux,
garde-toi bien !
L’enfant ignore l’anneau,
mais Mime guide l’enfant.

Alberich
(avec vivacité).

Et ta main reste loin de l’or ?

Le Voyageur.

Qui m’agrée[1]
libre accomplit son oeuvre.
Vainqueur ou vaincu,

  1. Var. : Qui m’est cher.