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Mime
(à part, en s’éloignant).
Fafner et Siegfried,
Siegfried et Fafner,
oh ! qu’il s’égorgent tous deux !
(Il disparait à droite dans la forêt.)
Siegfried
(seul).
(Il s’étend de nouveau sous le grand tilleul.)
N’avoir pour père ce nain,[1]
combien j’en suis donc joyeux !
C’est à présent que le bois me plait
où sourit l’allégresse du jour,
puisque l’être hideux m’a fui
pour ne plus revenir jamais !
(Il réfléchit en silence.)
Comment mon père était-il ?
Ah ! Bien sûr, comme moi.
Or, s’il naît de Mime un fils,
Doit-il pas être
Mime même,
juste aussi blême
gris et vilain,
grêle et tors,
jambe qui boîte,
pendantes oreilles,
rouges paupières ?
Quel cauchemar !
Enfin, ne plus le voir !
(Il est couché sur le dos et regarde à travers les branches. Long silence. Murmure du bois.)
Mais ma mère
Comment la rêver ?
Ça, rien
ne m’en donne l’idée ! —
Les biches, je crois,
- ↑ Var. : Je n’eus pour père ce nain.