Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/270

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lorsque tendresse te prend !
Tes laides grimaces,
tes yeux qui clignent,
quand dois-je en être délivré ?

(impatiemment).

Quand dois-je être quitte de toi ?

Mime.

Je veux partir.
Je vais là, près de l’eau.
Reste en ce lieu.
Quand le soleil montera,
veille au dragon.
Hors de l’antre Fafher viendra
pour boire à cette source.

Siegfried
(riant).

Mime, si tu es là,
j’y veux laisser aller le monstre.
Nothung va
n’entamer son échine
sans que toi même
il ait pu te boire.
Aussi, suis mon conseil :
Fuis au plus loin cette eau.
Reste aussi loin
que tu pourras —
et va t’en pour toujours.

Mime.

Après tel combat
soif nous échauffe.
Laisse qu’on t’offre à boire.
Crie et j’accours
pour t’être utile
ou si tu sens la peur te saisir.

(Siegfried le congédie d’une geste brusque.)