Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Depuis longtemps
j’attends le paiement que je veux.

Alberich.

Pour l’avoir nourri
cet avare,
ce triple valet
sans pudeur
se croit roi maintenant !
Au chien le plus laid,
certes, l’anneau
siérait mieux qu’à toi.
Drôle, à ton doigt
jamais ne luira son or !

Mime
(sa grattant la tête).

Qu’il soit donc tien :
conserve-le
ce clair joyau.
Sois le chef,
mais, moi, nomme-moi : Frère !
Que mon seul tarnhelm,
jouet plaisant,
fasse mon lot.
Et quoi de mieux ?
Nous partageons le butin.

(Mime se frotte les mains avec confience.)
Alberich
(sardonique).

Moi, partager ?
Et ce heaume ? oui, dà !
Quel fin renard !
Mon sommeil jamais
ne serait paisible !

Mime
(hors de lui).

Quoi ! ni échange,
ni partage ?