Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/292

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Du somme où tu songes,
sors à ma voix !
Toute sage !
Prime Science,
Erda ! Erda !
Femme éternelle !
Monte ! approche !
O Wala !
Approche !

(Une lueur blenâtre et crépusculaire éclaire l’entrée de la grotte. Erda émerge peu à peu des profondeurs. Elle semble couverte de givre, ses cheveux et ses vêtements dégagent une vive clarté.)
Erda.

Fort est le chant ;
fort agit le charme.
L’éveil m’arrache,
au songe sachant.
Qui donc me trouble ainsi ?

Le Voyageur.

C’est moi qui t’éveille ;
des charmes j’use,
puissants à rompre
le plus pesant sommeil,
Partout je passe,
dieu voyageur,
pour encor apprendre.
Maint vieux savoir je recueille.
Nul plus que toi
Ne sait de secrets.
Tu sais tous ceux
que l’abîme tient,
dont monts et vaux,
cieux et mers, sont remplis.
Où l’être vit
plane ton souffle ;
L’esprit qui pense
pense par toi ;