Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/293

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toute chose
fait ton savoir.
Pour que ma science s’accroisse,
sors, enfin, du sommeil.

Erda.

Je dors et rêve,
je rêve et pense,
je pense l’œuvre sachante.
Mais si je dors,
les Nornes veillent
qui tissent la corde
et nouent sans fin mes secrets.
Demande donc aux Nornes.

Le Voyageur.

Esclaves du sort
tissent les Nornes,
sans pouvoir rien
sur ce qui passe.
Mais toi, la Sage,
parle, ne puis-je
enrayer la roue du rouet ?

Erda.

L’acte humain[1]
enténèbre mes pensers.
J’ai dû, moi la Sage
Subir un maître jadis !…
L’enfant chère
donnai-je à Wotan.
Fixer le sort des guerriers
fut sa tâche.
Cœur brave, et sage aussi.
Pourquoi viens-tu ?
Recours à cette enfant
Qu’Erda conçut du dieu !

  1. Var. : L’œuvre humaine.