Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/31

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–––––––car tous les êtres aiment ;
–––––––nul ne renie la tendresse.
Woglinde.
––––––––––Surtout celui-ci,
––––––––––cet Albe lascif :
––––––––––d’amour ardent
––––––––––il va mourir !
Flosshilde.
––––––––––Je n’ai plus peur,
––––––––––l’ayant vu de près :
––––––––––son amour brûlant
––––––––––m’a presque enflammée.
Wellgunde.
––––––––––Du soufre en feu
––––––––––dans le flux des flots :
––––––––––sa rage amoureuse
––––––––––siffle au loin !
Toutes trois.

(ensemble).

–––––––Wallalalleia ! Lahei !
––––––––––Albe suave,
––––––––––ris à ton tour !
––––––––––Dans cet Or en flamme
––––––––––tu brilles si beau !
–––––––Oh ! viens vite, et ris avec nous !

(Elles rient.)

Alberich.

(qui, les yeux toujours fixés, hagards, sur l’Or, a bien su écouter le rapide bavardage des trois sœurs).

––––––––––Du monde tout
–––––––l’héritage m’arrive par toi ?
––––––––––Perdant la tendresse,
–––––––j’aurais cependant le plaisir ?

(D’une voix terriblement éclatante.)

––––––––––Ha ! riez donc !
–––––––Le Nibelung vient vers vos jeux !


Plein de rage, il bondit vers le récif central, et l’escalade, grimpant vers la cime avec une rapidité sauvage. Les Filles