Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/314

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ta claire image,
gai et jeune héros !
O Siegfried !
fier adolescent !
Aime-toi
et laisse-moi.
Ne tue point ton propre amour !

Siegfried.

Je t’aime !…
Si, toi, tu m’aimais !
Mon cœur, je ne l’ai plus…
Oh ! si je t’avais !
Un flot large et pur
séduit mes yeux
et tout mon être
vibre à le voir,
aux joies mouvantes des vagues !
Loin mon reflet !
Je brûle moi-même
et veux éteindre
en ces flots mes flammes.
Moi-même m’élançant,
j’entre au ruisseau.
Ah ! que, dans ses vagues heureuses, je plonge !
Mes fièvres soudain s’y noieront.
Eveille-toi, Brunnhilde parle, enfant !
Ris à la vie,
joie enivrée !
Sois mienne !… sois mienne !… sois mienne !…

Brunnhilde.

Oh ! Siegfried !
tienne fus-je toujours !

Siegfried
(avec feu).

Si tu l’étais, montre le donc !