Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/354

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« Aux pures eaux du fleuve,
si cet anneau, par elle est rendu,
d’anathème, enfin,
se sauvent dieu et monde ! »
Pensive, alors,
quittant la salle,
où tous se taisent,
vite, je pars.
En hâte et sans bruit,
je prends mon cheval ;
Je fends l’orage vers toi.
Toi, ma sœur,
écoute-moi :
tout le possible,[1]
le veuille ton cœur.
Sauve les dieux de l’horreur !
(Elle se jette aux pieds de Brunnhilde.)
Brunnhilde.
(calme).
Quel rêve amer, sinistre,
m’a déroulé ton récit !
Du saint nuage
couvrant les dieux
mon cœur trop simple est trop loin.
J’écoute sans te comprendre ;
vague et vide
m’est ton discours.
En tes regards
chargés de peine
vif luit un éclair.
Ta joue est pâle,
o blême sœur,
qu’attend ton trouble de moi ?
Waltraute.
(avec violence).
C’est à ton doigt l’anneau.
  1. Var. : Ce que tu peux.