Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/361

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Alberich.
(toujours même jeu que plus haut).
Hagen, mon fils,
Haine aux joies !
Moi, sombre, chargé de peine,
tu m’aimes comme tu dois.
Toi, robuste,
brave, adroit,
ceux que dans l’ombre poursuivent nos coups,
vois quelle détresse leur vient.
Le ravisseur de l’anneau,
Wotan, voleur plein de rage,
par sa propre race
se vit abattre
et le Wœlsung lui prit
puissance et vigueur.
Avec lui, l’auguste engeance
attend, tremblante, sa chute.
Du dieu plus d’effroi ;
tous ensemble s’abîment !
Dors-tu, Hagen, mon fils ?
Hagen.
(gardant son attitude).
La force des dieux
qui va l’avoir ?
Alberich.
Moi et toi !
A nous l’univers
si sur ta foi je puis compter,
si même fureur nous tient.
Wotan vit sa lance rompue
quand Fafner, le monstre, avait succombé.
L’anneau est aux mains de l’enfant ;
toute puissance est son partage ;
Walhall et Niebelheim tremblent sous lui.
L’anathème s’écarte
du brave sans peur.