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- De l’anneau il ne sait le prix
- et vain reste à son doigt le joyau.
- Rieur, il laisse l’amour
- brûler sa vie sans fin.
- Sous nos efforts il faut qu’il succombe !
- Dors-tu, Hagen, mon fils ?
Hagen.
(comme précédemment).
- Lui même, à le perdre
- m’aide déjà.
Alberich.
- De cercle d’or, l’anneau,
- sache le prendre !
- Une femme vit,
- toute au Wœlsung vouée.
- Sur son conseil, s’il vient au fleuve
- vers les filles qui jadis m’ont trompé
- et qu’il leur rende l’anneau,
- ma perte est sans espoir :
- nulle ruse n’y ferait rien.
- Donc, sans relâche,
- veille à l’anneau !
- Vaillant t’ai-je fait à mon gré
- pour qu’au héros tu sois redoutable,
- mais fort pas assez
- pour vaincre un dragon
- aux seuls coups du Wœlsung promis !
- De male haine.
- Je t’ai nourri,
- et j’attends ma vengeance.
- Reprends l’anneau sur le Wœlsung
- à Wotan fais honte !
- Jures-tu,
- Hagen, mon fils ?
(A partir de ce moment, l’obscurité s’épaissit de nouveau autour d’Alberich. — L’aube en même temps commence à poindre au fond.)